Nous y sommes ! La RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) est entrée en vigueur depuis le 1er janvier. Remplaçante de la RT 2012, elle y apporte des changements significatifs pour des constructions neuves encore plus respectueuses de l’environnement. Ses grandes évolutions en trois points.
Des objectifs plus larges
L’objectif de la RE 2020 est de construire des bâtiments plus performants d’un point de vue énergétique, moins émissifs en carbone et plus confortables pour leurs occupants, même en cas de fortes chaleurs (confort d’été).
Il s’agit donc tout d’abord de poursuivre l’amélioration de la performance énergétique du bâtiment. En effet, cette nouvelle réglementation vise à poursuivre les efforts engagés par la RT 2012. Elle va cependant plus loin en insistant en particulier sur la performance de l'isolation et ce, quel que soit le mode de chauffage installé. A ce titre, il y a un renforcement de l’indicateur Bbiomax de – 30% par rapport à la RT 2012.
Ensuite, les bâtiments doivent diminuer leur impact carbone. Le changement majeur par rapport à toutes les réglementations thermiques précédentes est que la RE 2020 exige à la fois un calcul de la performance thermique et un autre sur l’impact environnemental du bâtiment. L’empreinte carbone des constructions porte à la fois sur les émissions de CO2 liées à la consommation énergétique et le poids carbone des produits et systèmes qui composent le bâtiment. Ce dernier est calculé à partir de l’analyse du cycle de vie (ou ACV), qui comptabilise les émissions de CO2 de l’ensemble des composants du bâtiment sur une période de 50 ans (de la fabrication à la fin de vie).
Enfin, la RE 2020 a pour objectif d'adapter les bâtiments neufs au changement climatique. Les épisodes de canicule seront plus fréquents et ils devront donc y résister , pour permettre aux habitants de conserver un niveau acceptable de confort d'été.
Neuf indicateurs de performance
Là où la RT 2012 demandait le calcul de 3 indicateurs - le Bbio, le Cep et la Tic -, la RE 2020 impose d’en calculer 9, cinq sur la performance énergétique et quatre sur l’impact carbone des bâtiments. Ils sont soit avec obligation de résultats, soit purement informatifs.
Les indicateurs avec obligation de résultat
- Le Bbio, qui traduit la performance de l’enveloppe du bâtiment indépendamment des systèmes énergétiques utilisés.
- Le Cep,nr exprimé en kWh d'énergie primaire/(m².an), est la consommation d'énergie primaire non renouvelable du bâtiment, calculée pour des conditions de fonctionnement conventionnelles (chauffage, refroidissement, ECS, éclairage, etc.).
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Le Cep, lui reprend l’ensemble des postes du Cepnr, en ajoutant les consommations d’énergie renouvelable.
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Le DH ou degrés-heures d’inconfort estival (exprimé en °C.h.) traduit la durée et l’intensité des périodes d’inconfort dans le bâtiment sur un an, lorsque la température intérieure dépasse la température de référence de confort (de 26°C à 28°C la journée et 26°C la nuit pour le résidentiel).
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Ic Énergie traduit l’impact environnemental (émissions de CO2) des consommations d’énergie du bâtiment (renouvelables et non renouvelables) durant sa durée vie.
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Ic Construction (en kg équivalent CO2 /m²) correspond à la somme des émissions de CO2 liées à la production des composants du bâtiment, leur transport, leur installation et l’ensemble du chantier de construction, leur utilisation (à l’exclusion des consommations énergétiques et en eau de la phase d’exploitation du bâtiment), leur maintenance, leur réparation, leur remplacement et leur fin de vie.
Les indicateurs informatifs
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Ic Bâtiment est égal à la somme de Ic Construction et de Ic Énergie, ainsi que de l’impact sur le changement climatique des consommations et rejets d’eau pendant l’exploitation du bâtiment.
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Le StockC mesure le stockage de carbone biogénique (carbone fixé par les plantes lors de leur croissance suite à la photosynthèse à partir du CO2 de l’air) pendant la vie du bâtiment, exprimé en kg C/m².
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L’indicateur Icded_3a13, exprimé en %, traduit la part de données environnementales par défaut utilisées dans l’évaluation carbone du bâtiment (ACV), par opposition aux données issues de FDES ou de PEP individuelles ou collectives portant sur un produit précis.
Sans oublier que, comme dans la RT 2012, il y a toujours les exigences de moyen (perméabilité à l’air, contrôle des systèmes de ventilation, taux de surface vitrée, limite des ponts thermiques, etc.).
Une progressivité dans son entrée en vigueur
Dès le 1er janvier 2022, l’application de la RE 2020 est effective pour les logements collectifs et les maisons individuelles dont les permis de construire seront déposés après cette date. Pour les bureaux et les bâtiments d’enseignement primaire et secondaire, elle s’appliquera pour les constructions dont les permis seront déposés à compter du 1er juillet 2022.
Enfin, pour les bâtiments d’habitation, de bureaux ou d’enseignement exonérés de demande de permis de construire et de déclaration préalable (habitations légères de loisirs et constructions provisoires), elle s’appliquera à partir du 1er janvier 2023. Quant aux constructions de bâtiments inférieures à 50 m² et aux extensions inférieures à 150 m², la RT 2012 continuera de s’appliquer jusqu’au 31 décembre 2022.